Scénario S2

Renouvellement du parc électronucléaire par des EPR2 uniquement, et poursuite du mono-recyclage

En complément des données communes à l’ensemble des scénarios présentées en introduction, le scénario S2 retient comme hypothèses structurantes :

  • la poursuite de la production électronucléaire, avec le renouvellement progressif des réacteurs du parc électronucléaire actuel par des réacteurs EPR2, qui constitueraient à terme la totalité d’un futur parc ;
  • le retraitement des combustibles usés UNE uniquement (principe de mono-recyclage) et des combustibles du réacteur EL4 de Brennilis.

Ceci suppose par convention :

  • la disponibilité d’usines de retraitement du combustible usé UNE permettant d’assurer ces opérations et de fabrication de combustible neuf URE et MOX à partir des matières valorisables issues du traitement ;
  • la valorisation de l’uranium et du plutonium issus du retraitement des combustibles usés UNE dans les réacteurs du parc actuel puis dans les réacteurs qui constitueront le futur parc. Le plutonium séparé issu du retraitement des combustibles usés est recyclé sous forme de combustibles MOX et l’uranium de retraitement (URT) issu du retraitement des combustibles est recyclé sous forme de combustibles URE ;
  • les combustibles usés MOX et URE ne sont pas retraités ;
  • les combustibles RNR de Superphénix et Phénix ainsi que les combustibles usés de la recherche ne sont pas retraités ;
  • les matières du CEA contenant du plutonium ainsi que l’uranium appauvri sont requalifiées en déchets ;
  • l’uranium appauvri d’Orano est considéré requallifié en déchet. Les quantités indiquées ne tiennent pas compte des pistes de valorisation déjà mises en oeuvre et envisagées dans des filières électronucléaires en France ou à l’étranger et dans des pistes innovantes hors nucléaire, conformément au plan de valorisation de l’Uranium appauvri élaboré dans le cadre du PNGMDR 2022-2026.


De même que pour le scénario S1, le scénario S2 prévoit une augmentation du volume de déchets induit par l’exploitation (fonctionnement et démantèlement) des installations existantes ou ayant obtenu leur décret d’autorisation de création au 31 décembre 2021. Le rythme de production des différentes catégories de déchets radioactifs varie dans le temps en fonction, principalement, des éléments suivants :

  • la mise à l’arrêt progressive des réacteurs électronucléaires du parc actuel, notamment sur la période 2027-2035 conformément à la PPE2 ;
  • le démantèlement des caissons réacteurs UNGG au-delà de 2040 ;
  • le démantèlement, après 2040, des réacteurs du parc électronucléaire actuel, des usines du cycle et ateliers supports et des installations de recherche.

La quantité totale de déchets radioactifs des catégories FA-VL, FMA-VC, et TFA à terminaison dans le S2 est globalement équivalente à celle du scénario S1. Les estimations prospectives dépendent peu des différences d’hypothèses prises pour ces catégories.

Concernant les catégories HA et MA-VL, le mono-recyclage, entraîne une réduction des quantités de combustibles usés retraités par rapport au scénario S1 après 2040, date à laquelle les hypothèses des scénarios se différencient. La production des déchets vitrifiés et des déchets de structures métalliques entourant les combustibles (coques et embouts) est donc plus faible. En conséquence, la quantité prospective de déchets HA et MA-VL à terminaison selon le scénario S2 est inférieure à celle du scénario S1. 



Dans ce scénario (renouvellement du parc et mono-recyclage), les combustibles usés URE, MOX, RNR de Phénix et Superphénix et de la recherche seraient requalifiés en déchets :

  • environ 6 110 tML de combustibles URE usés, 5 030 tML de combustibles MOX usés et 386 tML de rebuts MOX ;
  • environ 106 tML de combustibles usés RNR provenant de Superphénix, 43 tML de combustibles usés RNR provenant de Phénix, 6,4 tML de combustibles usés civils (hors réacteur EL4 de Brennilis) ;
  • 70 tML du coeur neuf de Superphénix (catégorie « autres matières »).

La quantité d’uranium appauvri à terminaison prend en compte le stock issu des activités de recherche du CEA, égal à 109 tML, auquel a été ajouté l’inventaire valorisable d’Orano (voir l'encadré : valorisation de l'uranium appauvri), évalué à environ 899 000 tML. Le plutonium séparé issu du retraitement des combustibles usés UNE issus du parc actuel est destiné à la fabrication de combustibles MOX. Seul le stock issu des activités de recherche du CEA est requalifié en déchet à terminaison.

Les matières qui seraient requalifiées en déchets, si aucune autre filière de valorisation n’est identifiée, devront être prises en charge dans des filières de gestion à long terme dédiées.

La requalification des combustibles usés non retraités impliquerait une augmentation du volume de déchets relevant de la filière HA d’environ 6 000 m³. Ainsi, le volume global de déchets et matières qui relèverait de cette catégorie, estimé à environ 15 000 m³, serait supérieur à celui du scénario S1.