Entreposage des matières radioactives

Besoins complémentaires

Conformément à l’article 3 de l’arrêté PNGMDR du 9 décembre 2022, des données complémentaires sont transmises par les producteurs afin d’évaluer d’ici 2050 les rythmes d’atteinte des capacités autorisées des installations, et ce afin de prévoir le déploiement de nouvelles capacités d’entreposage en fonction des scénarios prospectifs. 

Le tableau ci-dessous présente les besoins complémentaires d’ores et déjà identifiés pour répondre aux besoins futurs évalués par les détenteurs (S1, S2, S3 et S4). 

Le besoin complémentaire de capacités d’entreposage de combustibles usés UNE, URE et MOX dépend du scénario de politique énergétique : le besoin est identifié dans les scénarios S3 et S4, qui prévoient un arrêt anticipé du retraitement, lequel se traduirait par lʼatteinte des capacités maximales autorisées des installations existantes. 

Les besoins complémentaires dʼOrano pour lʼentreposage dʼuranium de retraitement dépendent essentiellement de la reprise de la filière URT (fabrication et utilisation de combustibles URE) des centrales nucléaires, menant à un désentreposage de cet uranium pour son enrichissement en vue de la fabrication de combustibles.


Combustibles usés (EDF) 

Les prévisions actuelles de quantité de combustibles usés UNE, URE et MOX à entreposer indiquent que l’atteinte des capacités actuelles de l’usine de La Hague arriverait à l’horizon 2030, et ce, quel que soit le scénario de politique énergétique étudié. 

Pour cette raison, EDF porte un projet de développement d’une piscine d’entreposage centralisé sous eau, pour compléter les capacités déjà existantes sur l’usine de La Hague. Lʼatteinte de la capacité maximale autorisée du bassin de cette piscine (13 000 assemblages combustibles — 6 500 tML) pourrait survenir à l’horizon 2050, dans les scénarios impliquant un arrêt du retraitement. Un besoin complémentaire de capacité serait donc nécessaire à ce même horizon sous forme, par exemple, d’un second bassin. 

Une densification des piscines actuelles de La Hague est également en cours dʼinstruction par lʼAutorité de sûreté nucléaire pour couvrir le besoin jusqu’à la mise en service de la piscine d’entreposage centralisé dont la mise en service industrielle est prévue en 2034.


Fleur 3 (Orano) 

La capacité totale des entreposages du site Orano de Tricastin Fleur 1 et 2 (42 096 fûts) est estimée atteinte à l’horizon 2050. Le besoin d’augmentation de capacité serait d’environ 25 % supplémentaires. Bien quʼune partie du stock dʼuranium de retraitement (URT) soit utilisée sous forme de combustible URE, ce désentreposage nʼa pas été pris en compte pour lʼestimation des besoins complémentaires (Fleur 3).

Framatome puissance (Romans-sur-Isère) 

Après une autorisation d’augmentation de la capacité totale d’accueil en 2022, passant d’environ 1 800 tonnes d’uranium à environ 2 100 tonnes d’uranium, Framatome estime un besoin de 40 % supplémentaire à l’horizon 2030. Cela correspond à environ 900 kg d’uranium supplémentaires, portant la capacité totale de l’entreposage à environ 3 000  tonnes d’uranium.