Actualités de la filière matières et déchets radioactifs
Lancement de l'extension de l'usine d'enrichissement d'Uranium Georges Besse II
En octobre 2024, Orano a inauguré sur son site du Tricastin le chantier d’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse II, dont la mise en service des premiers modules est annoncée pour 2028. Ce projet d’extension, qui prévoit la construction de quatre nouveaux modules d’enrichissement d’uranium, permettra d’augmenter les capacités de production du site de 30 % afin d’atteindre la capacité de production maximale initialement prévue à la conception de l’usine.
Evolution du projet de piscine centralisée d'entreposage des combustibles usés
EDF et Orano ont annoncé en octobre 2024 leur souhait de substituer au projet de piscine centralisée d’entreposage des combustibles usés porté par EDF, la création de nouvelles capacités d’entreposage dans le cadre du projet porté par Orano de construction de nouvelles usines de l’aval du cycle à La Hague (usine de traitement et usine de fabrication de combustible MOX). Ce projet fait suite aux annonces du Conseil de politique nucléaire de février 2024 relatives à la politique de traitement-recyclage en France. Il prévoit à date, la mise en service à l’horizon 2040 de nouvelles capacités d’entreposage au moins équivalentes à la capacité prévue par le projet initial de piscine d’entreposage centralisé.
Inauguration d'une nouvelle usine Orano de fabrication d'emballage pour les combustibles usés
En octobre, Orano a inauguré à Cherbourg une nouvelle usine de fabrication d’emballage de combustible usé baptisée « TN Eagle Factoy ». Cette usine sera dédiée à l’assemblage d’un emballage de nouvelle génération, le « TN Eagle », destiné au transport et à l’entreposage à sec des combustibles nucléaires usés et permettant de répondre aux besoins des opérateurs de centrale en Europe, Asie et États-Unis principalement.
Débat public portant sur la création d'une installation de valorisation de métaux très faiblement radioactifs (technocentre)
À la suite du débat public mené dans le cadre de la préparation de la cinquième édition du Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), des perspectives d‘évolutions du cadre réglementaire applicable à la gestion des déchets TFA ont été ouvertes : le décret du 14 février 2022 ouvre la possibilité de dérogations ciblées permettant, après fusion et décontamination, une valorisation au cas par cas des déchets TFA métalliques.
Le projet de Technocentre, porté par EDF sur le territoire de Fessenheim, vise à créer une usine destinée à la valorisation de métaux très faiblement radioactifs (TFA), issus de la maintenance et du démantèlement des installations nucléaires. Le projet a fait l’objet d’un débat public du 10 octobre 2024 au 7 février 2025.
Mise en service de l'EPR de Flamanville
En septembre 2024, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a autorisé l’engagement de la première divergence du coeur du réacteur EPR de Flamanville. Le démarrage du réacteur a été conditionné à plusieurs prescriptions techniques et au remplacement ultérieur de certains équipements. Durant la phase d’augmentation progressive de la puissance du réacteur, EDF a réalisé une série d’essais de démarrage pour obtenir l’accord de l’ASN, puis de l’ASNR, pour dépasser certains seuils. La mise en service complète a été effectuée le 3 septembre 2024, avant le raccordement au réseau électrique français le 21 décembre 2024.
Débats publics portant sur la construction de deux EPR2 à Gravelines ainsi qu'à Bugey
La Commission nationale du débat public (CNDP) a organisé du 17 septembre 2024 au 17 janvier 2025 un débat public portant sur la construction de deux réacteurs nucléaires de type « EPR2 » sur le site de Gravelines dans le Nord. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la relance du programme de nouveaux réacteurs nucléaires, déjà initiée avec le projet EPR2 de Penly en 2022. La CNDP a également annoncé l’organisation du débat public pour les EPR2 de Bugey à partir de fin janvier 2025.
Obtention de l'autorisation de la capacité de stockage TFA autorisée
L’Andra a obtenu en juillet 2024 l’arrêté préfectoral pour l’augmentation de la capacité de stockage autorisée du Cires. Le Cires pourra ainsi accueillir au total environ 950000 m3 de colis de déchets radioactifs de très faible activité (TFA) au lieu des 650000 m3 initialement autorisés, sans augmenter la surface de stockage. Cela est rendu possible grâce aux différentes optimisations réalisées sur les alvéoles de stockage depuis la mise en service du centre en 2003, permettant ainsi de stocker les 650000 m3 sur deux tranches au lieu des trois tranches prévues initialement. L’obtention de cette autorisation d’augmentation et la mise en œuvre du projet Acaci répondent à une prescription du Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), et permettent ainsi de prolonger l’exploitation du stockage de déchets TFA pour une quinzaine d’années supplémentaires.
Des options de gestion pour gérer les déchets TFA
La production de déchets TFA va augmenter dans les décennies à venir. Dans une logique plus vertueuse, cette perspective incite les pouvoirs publics à reconsidérer certains déchets TFA au regard de leur très faible radioactivité et de leur capacité à être valorisés. Ainsi, dans le cadre de la 5e édition du PNGMDR, l’Andra, en lien avec les producteurs de déchets, a défini les options de gestion des déchets TFA. Ces options de gestion visent notamment à valoriser certains matériaux tels que les déchets métalliques et à anticiper le besoin d’un nouveau centre de stockage de déchets TFA centralisés. Ces options sont analysées dans un cadre multi acteurs en vue de l’élaboration du schéma industriel de gestion des déchets TFA en 2025.
Remise de deux rapports structurants pour la filière de gestion des déchets FA-VL
Conformément au Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) 2022-2026, l’Andra, en lien avec les producteurs de déchets, a remis en 2024 deux rapports relatifs à la gestion des déchets FA-VL : • le premier détaille les différentes options de gestion long terme possibles pour ces déchets. Ces options vont être discutées au sein d’un groupe de travail pluraliste au cours de l’année 2025. Il s’agit d’une première étape vers la définition d’un schéma industriel de référence ; • le second présente les options techniques et de sûreté d’un stockage à faible profondeur sur le site de la communauté de communes de Vendeuvre-Soulaines d’une partie des déchets FA-VL. Cette option, sur laquelle l’Andra travaille depuis plusieurs années, est une des options de référence qui figure dans le premier rapport. Elle est en cours d’instruction par l’ASNR.
Un futur débat public sur la prochaine édition du PNGMDR
Saisie par le Gouvernement, la Commission nationale du débat public (CNDP) a décidé, le 11 décembre 2024, de l’organisation d’un débat public sur l’élaboration de la sixième édition du Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) pour la période 2027-2031. Ce débat public aura lieu en 2025.