Scénario S3

Renouvellement du parc électronucléaire par des EPR2, et arrêt du recyclage

En complément des données communes à l’ensemble des scénarios présentées en introduction, le scénario S3 retient comme hypothèses structurantes :

  • la poursuite de la production électronucléaire, avec le renouvellement progressif des réacteurs du parc électronucléaire actuel par des réacteurs EPR2, qui constitueraient à terme la totalité d’un futur parc ;
  • la fin du retraitement des combustibles usés à l’horizon 2040.

Ceci suppose par convention :

  • la fermeture et le démantèlement des usines de retraitement du combustible et des usines de fabrication des combustibles neufs à partir des matières valorisables issues du traitement ;
  • les combustibles usés UNE produits après l’arrêt du retraitement à l’horizon 2040 et l’ensemble des combustibles usés MOX et URE ne sont pas retraités. Les combustibles usés RNR de Superphénix et Phénix, des réacteurs de la recherche du CEA et du réacteur EL4 de Brennilis ne sont pas retraités et ainsi considérés comme des déchets devant être stockés ;
  • tous les types de combustibles usés (UNE, URE, MOX) non retraités sont considérés comme des déchets devant être stockés ;
  • les matières du CEA contenant du plutonium ainsi que l’uranium appauvri sont requalifiées en déchets ;
  • la totalité des matières plutonium ou URT (hors stock issu des activités de recherche du CEA) est recyclée dans le parc actuel ;
  • l’uranium appauvri d’Orano est considéré requalifié en déchet. Les quantités indiquées ne tiennent pas compte des pistes de valorisation déjà mises en oeuvre et envisagées dans des filières électronucléaires en France ou à l’étranger, et dans des pistes innovantes hors nucléaire, conformément au plan de valorisation de l’uranium appauvri élaboré dans le cadre du PNGMDR 2022-2026.


Le scénario S3 prévoit une augmentation du volume de déchets corrélée à la poursuite de l’exploitation des installations existantes ou ayant obtenu leur décret d’autorisation de création au 31 décembre 2021.

Au-delà de 2040, les variations du rythme de production des catégories FMA-VC, TFA et FA-VL sont essentiellement dues aux plannings de démantèlement des caissons réacteurs UNGG et des réacteurs du parc électronucléaire actuel, des usines du cycle et ateliers supports et des installations de recherche.

L’arrêt du retraitement à l’horizon 2040 se traduit par une diminution significative des quantités de déchets des catégories HA et MA-VL après 2040.

En comparaison des estimations relatives aux scénarios S1 et S2, la quantité totale de déchets radioactifs des catégories FA-VL, FMA-VC, et TFA à terminaison dans le S3 est globalement équivalente. Les estimations prospectives dépendent peu des différences entre les hypothèses prises pour ces catégories.

En revanche, en ce qui concerne les catégories HA et MA-VL, l’arrêt à l’horizon 2040 du retraitement entraine une diminution de la production des déchets vitrifiés et des déchets de structures métalliques entourant les combustibles (coques et embouts). En conséquence, la quantité prospective de déchets HA et MA-VL à terminaison selon le scénario S3 est plus faible que celles des scénarios S1 et S2.



Dans ce scénario (renouvellement du parc avec arrêt du traitement à l’horizon 2040), les combustibles usés URE, MOX, RNR de Phénix et Superphénix et de la recherche seraient requalifiés en déchets, ainsi que les combustibles UNE après arrêt du retraitement :

  • environ 14 500 tML de combustibles UNE usés, 6 110 tML de combustibles URE usés, 5 030 tML de combustibles MOX usés et 386 tML de rebuts MOX ;
  • environ 106 tML de combustibles usés RNR provenant de Superphénix, 43 tML de combustibles usés RNR provenant de Phénix, 56 tML de combustibles usés civils (dont le réacteur EL4 de Brennilis) ;
  • 70 tML du coeur neuf de Superphénix (catégorie « autres matières »).

La quantité d’uranium appauvri à terminaison prend en compte le stock issu des activités de recherche du CEA, égal à 109 tML, auquel a été ajouté l’inventaire valorisable d’Orano ((voir l'encadré : valorisation de l'uranium appauvri), évalué à environ 899 000 tML. Le plutonium séparé issu du retraitement du combustible est destiné à la fabrication de combustible MOX. Seul le stock issu des activités de recherche du CEA est requalifié en déchet à terminaison. 

Les matières qui seraient requalifiées en déchets, si aucune filière de valorisation n’est identifiée, devront être prises en charge dans des filières de gestion à long terme dédiées. 

La requalification des combustibles usés non retraités impliquerait une augmentation du volume de déchets relevant de la filière HA d’environ 13 200 m³. Ainsi, le volume global de déchets et matières qui relèverait de cette catégorie est estimé à environ 20 100 m³ et serait supérieur à celui des scénarios S1 et S2.