Scénario 2 : non-renouvellement de la production électronucléaire

À l’inverse, le scénario de non-renouvellement fixe comme objectif principal de ne pas produire, par le traitement de combustible, de matières qui ne pourraient être recyclées dans le parc actuel. Cette contrainte conduit donc à un arrêt anticipé des activités de traitement, disposition qui contraste fortement avec la pérennité de cette activité dans le scénario de poursuite de la production électronucléaire.

Le scénario de non-renouvellement retient arbitrairement pour les 59 réacteurs une durée d’exploitation de 40 ans, ce qui conduirait à les mettre à l’arrêt définitif dix années plus tôt que dans le scénario décrit précédemment (soit entre 2017 et 2057).

La quantité cumulée de combustibles REP déchargés serait ainsi voisine de 52 000 tML (48 000 tML d’UOX, 2 800 tML de MOX et 1 400 tML d’URE). Les en-cours de fabrication et le stock-outil étant identiques à ceux du scénario précédent, les simulations correspondantes montrent que la séparation de plutonium juste suffisante pour alimenter les réacteurs moxés jusqu’en fin de vie serait atteinte vers 2018-2019, c’est-à-dire après traitement de 24 000 tML d’UOX.

La cessation de toutes les opérations de traitement des combustibles à cette échéance aurait pour conséquence de transformer tous les combustibles usés REP non traités à cette date et ceux à venir (soit environ 28 000 tML) en déchets destinés au stockage direct. Dans ce scénario, tout le plutonium récupéré lors des opérations de traitement des UOX est recyclé sous forme de combustibles MOX (2 800 tML).

En conclusion pour le scénario de non-renouvellement des réacteurs électronucléaires après 40 ans de fonctionnement, il est possible de ne laisser ni plutonium, ni URT sans emploi, sous réserve d’un arrêt anticipé des opérations de traitement (l’horizon 2018-2019 garantit la réutilisation complète du plutonium extrait) associé à un recyclage accru de l’uranium issu du traitement.

En contrepartie, ce scénario produit des déchets nouveaux (28 000 tML de combustibles usés).