Stockage en surface pour les déchets FMA-VC et TFA
Les déchets FMA-VC
Le stockage en surface des déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC) est pratiqué en France depuis 1969. Il existe en France deux centres dédiés aux déchets de cette catégorie : le Centre de stockage de la Manche (CSM) et le Centre de stockage de l’Aube (CSA).
Environ 527 000 m3 de déchets ont été stockés au Centre de stockage de la Manche, situé sur la commune de La Hague, entre 1969 et 1994. Ce centre est en phase de fermeture depuis 1994 et ne réceptionne donc plus de déchets.
Le Centre de stockage de l’Aube, en activité depuis 1992, est implanté sur les communes de Soulaines-Dhuys, Épothémont et La Villeaux-Bois. Il couvre une superficie de 95 ha, dont 30 réservés au stockage, et a une capacité autorisée d’un million de mètres cubes de colis de déchets radioactifs.
Les déchets stockés au CSA sont conditionnés dans des colis en béton ou métalliques. Ces colis sont stockés dans des ouvrages en béton armé de 25 m de côté et de 8 m de hauteur, construits sur une zone géologique constituée d’une couche argileuse surmontée d’une couche sableuse. La couche d’argile est une barrière naturelle qui retient les éléments radioactifs dans le sous-sol. Au-dessus de l’argile, la couche sableuse draine les eaux de pluie vers un exutoire unique, ce qui facilite la surveillance de l’environnement.
Les espaces entre les colis dans un ouvrage sont comblés par du béton ou des gravillons selon qu’il contient des colis métalliques ou en béton. L’ouvrage est ensuite fermé par une dalle de béton et recouvert d’une couche de polyuréthane imperméable. À la fin de l’exploitation du centre, une couverture composée notamment d’argile sera placée sur les ouvrages pour assurer le confinement des déchets à long terme puis le site sera surveillé pendant au moins 300 ans.
L’étanchéité des ouvrages est vérifiée grâce à un réseau de galeries souterraines, régulièrement contrôlées.
Les déchets TFA
À la demande des pouvoirs publics, l’Andra a développé une solution spécifique pour les déchets de très faible activité.
En effet, dans de nombreux pays, en dessous d’un certain niveau de radioactivité dit « seuil de libération », les déchets sont gérés comme des déchets conventionnels. En France, tous les déchets produits par des installations nucléaires de base, des ICPE ou des installations autorisées au titre du code de la santé publique, contenant ou susceptibles de contenir des éléments radioactifs sont gérés dans des filières dédiées.
Depuis 2003, ces déchets sont stockés au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires), situé sur les communes de Morvilliers et de La Chaise. Ce centre, qui est une Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), couvre une superficie de 46 ha dont 18 dédiés au stockage.
Aujourdʼhui, il est destiné à accueillir 650 000 m3 de déchets provenant pour l’essentiel du démantèlement des installations nucléaires françaises. Il s’inspire, dans son principe, des installations de stockage pour les déchets dangereux de l’industrie chimique.
Les colis de déchets, contrôlés à leur arrivée sur le site, sont stockés dans des alvéoles creusés dans l’argile, dont le fond est aménagé pour recueillir d’éventuelles eaux infiltrées. Ils sont isolés de l’environnement par un dispositif comprenant :
- une membrane synthétique entourant les alvéoles de déchets, associée à un système de contrôle de l’étanchéité ;
- la couche d’argile sous et sur les flancs des alvéoles de stockage.
Pendant leur exploitation, les alvéoles sont protégés par des toits démontables formant un tunnel et équipés de dispositifs de surveillance. Une fois remplis, les alvéoles sont couverts d’une couche d’argile associée à un système de collecte de lixiviats et de contrôle.
Projet d'augmentation de la capacité autorisée du Cires
À fin 2021, le Cires avait atteint environ 66 % de sa capacité de stockage autorisée de 650 000 m3 . Dans sa configuration actuelle, il ne suffira pas pour stocker les volumes de déchets TFA à venir dans les prochaines années. Des solutions de gestion complémentaires sont donc actuellement à l’étude.
La solution à moyen terme consiste à augmenter la capacité de stockage autorisée du Cires à 950 000 m3 , sans faire évoluer l’emprise actuelle de la zone de stockage et tout en conservant son niveau de sûreté (projet Acaci). Cette augmentation de capacité, si elle est autorisée, permettra de prolonger l’exploitation du Cires dʼune dizaine d’années, soit à l’horizon 2040.
Un technocentre pour traiter par fusion les aciers très faiblement radioactifs
Une importante partie des aciers présents dans les déchets TFA pourrait être valorisée dans le cadre du projet « Technocentre ». Porté par EDF et Orano, il vise à créer un centre de traitement par fusion des déchets TFA métalliques près de la centrale nucléaire en démantèlement de Fessenheim.
Les aciers y seront décontaminés par fusion et séparation du « laitier » qui se crée à la surface de lʼacier en fusion et permet de concentrer les substances radioactives. Ce procédé permettrait de valoriser, sous réserve de respecter la réglementation (décret du 14 février 2022), la majeure partie du tonnage des déchets TFA métalliques, le reliquat étant conditionné et envoyé vers les centres industriels de lʼAndra dans lʼAube.
L'installation d'entreposage du Cires
L’Andra a mis en service en 2012, au Cires, un bâtiment d’entreposage de déchets radioactifs à vie longue destiné notamment aux déchets de l’industrie nonélectronucléaire, d’une surface de 2 000 m2. Les déchets, qui relèvent des catégories FA-VL (pour la plus grande partie) et MA-VL, y sont regroupés dans différents halls selon leurs caractéristiques radiologiques. Ils seront repris au fur et à mesure pour être stockés lors de la mise en service des centres de stockage.
Les principaux déchets entreposés au Cires à fin 2021 sont :
- des paratonnerres radioactifs ;
- des objets radioactifs provenant de particuliers (fontaines au radium, objets radioluminescents, etc.) ;
- des objets radioactifs à usage médical utilisés dans l’entre- deux-guerres comme des objets de collection (aiguilles, tubes, compresses au radium) ;
- des déchets (terres, gravats, etc.) résultant de l’assainissement de sites pollués par la radioactivité contenant des éléments radioactifs à vie longue (radium, thorium).