Les stockages historiques de déchets situés au sein ou à proximité d'installations nucléaires de base et de base secrète

Les stockages de déchets situés au sein ou à proximité d’installations nucléaires ont pu recevoir régulièrement ou occasionnellement des déchets comportant, pour la plupart, une radioactivité ajoutée de l’ordre de quelques becquerels par gramme.

Au total, une douzaine de stockages historiques est à ce jour recensée :

  • L’autoroute A126 de Chilly-Mazarin : des terres (1 700 m3) et des matériaux très faiblement radioactifs (2 200 m3) ont été utilisés sur le chantier de cette autoroute dans les années 1970. Les terres provenaient de l’assainissement des terrains de l’ancienne usine de la Société nouvelle du radium (SNR) à Gif-sur-Yvette et les matériaux très faiblement radioactifs sont issus d’opérations d’assainissement de l’ancienne usine du Bouchet. La teneur moyenne en radium et en uranium de ces terres est comparable à celle rencontrée dans la nature (jusqu’à 3 becquerels par gramme).

  • La butte de Montboucher : cette butte contient notamment des déchets qui seraient aujourd’hui catégorisés TFA (24 600 m3) produits lors de l’assainissement de l’ancienne usine du Bouchet entre mai 1975 et mars 1977.

  • Le bâtiment 133 du centre CEA de Saclay : des remblais de déchets qui seraient aujourd’hui catégorisés TFA (17 m3 de débris en grès d’anciennes canalisations et 57 m3 de gravats et terres) ont été mis en place au niveau des fondations nord et sud du bâtiment 133 du centre de Saclay.

  • Le bassin bétonné de l’ancien pilote de dégainage du centre CEA de Marcoule : il s’agit d’un ancien bassin qui a été équipé pour dégainer sous eau les combustibles pendant quelques mois avant que l’atelier dédié ne soit mis en actif en 1959. Ce bassin semienterré, contenant quelques machines et matériels a ensuite été rempli de béton. Ce bassin d’un volume total de 1 116 m3 est entièrement isolé du procédé, toutes les tuyauteries ayant été déposées. Il a été étanché en partie supérieure. Un contrôle trimestriel de contamination surfacique est réalisé par le service de radioprotection dans le cadre des contrôles périodiques.

  • La déposante interne de Marcoule : le volume actuel est estimé à environ 126 000 m3 de déchets composés essentiellement de terres mélangées à des gravats. Afin de caractériser ce volume, 32 sondages répartis de façon homogène ont été réalisés dans la déposante jusqu’au terrain naturel rencontré entre 5 et 12 m de profondeur. À souligner que les investigations menées n’indiquent pas de marquage radiologique, cependant, la cohérence entre les pratiques de gestion mise en oeuvre amène par précaution à déclarer cette déposante comme celles de même nature à Cadarache (ZEDI) et à Valduc.

  • Les tranchées de Marcoule : quatre tranchées ont été successivement exploitées de 1963 à 1993 pour recevoir des déchets nucléaires de très faible activité et faible activité. Ces déchets sont principalement constitués de gravats, de ferrailles, de bétons, de cendres, de boues et de terres issues des terrassements du site, dont le conditionnement en fût n’était pas justifié à l’époque, et dont l’évacuation en décharge n’était pas acceptable. À la fin de l’exploitation de chacune des tranchées, des remblais ont été mis en place sur 1 m à 1,5 m au-dessus des déchets. Les quatre tranchées contiennent approximativement 50 000 m3 de déchets.

  • La zone d’entreposage de déchets inertes (zedi) du centre CEA de Cadarache : cette zone de stockage de déchets a été créée à l’ouverture du centre. 192 000 m3 de déchets inertes y ont été stockés entre 1961 et 2007, dont 1 650 m3 de déchets contaminés (4 600 MBq) stockés entre 1963 et 1991. Le plan de surveillance chimique et radiologique de la zone prévoit une surveillance de la nappe par des piézomètres avec des prélèvements semestriels ou annuels en fonction des paramètres mesurés.

  • Les puits d’expérimentation du PEM-Polygone d’expérimentation de Moronvilliers : Il existe une centaine de puits contenant les résidus des expérimentations qui ont été menées au Polygone d’expérimentation de Moronvilliers. Ces puits ont été comblés et obturés. Dans le cadre du recensement des sites et sols pollués, le CEA a déclaré le site du PEM dans la base de données Basol en mai 1997. L’ensemble du site, y compris la centaine de puits, fait l’objet d’une surveillance environnementale renforcée dont les résultats sont régulièrement transmis par le Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense (DSND) au préfet. Enfin, la cartographie radiamétrique du site réalisé par hélicoptère a permis de confirmer la maîtrise du référentiel radiologique de ce site.

  • Les six premiers stockages de déchets conventionnels du centre CEA de Valduc : jusqu’au début des années 1990, du fait de l’isolement du centre, les déchets ménagers et industriels banals ainsi que les gravats étaient mis en décharge, en six endroits sur le centre, conformément aux normes de l’époque et aux pratiques de l’ensemble des communes françaises. Ces stockages ont concerné principalement des matières banales, non dangereuses, déposées dans les points creux, tels que les amorces ou départs de combe. Les déchets et gravats ont ainsi été utilisés pour aplanir les zones en question. Un marquage radiologique ne peut pas être totalement exclu du fait des pratiques anciennes de décontamination. Les volumes concernés sont estimés entre 100 000 à 150 000 m3 et le niveau de contamination radioactive est estimé nul ou très faible par le CEA. Ces aires de stockage font l’objet d’une surveillance, notamment par des piézomètres situés en aval des zones de stockage.

  • Le stockage de l’aire 045 du centre CEA de Valduc : cette aire a principalement accueilli les terres contaminées issues de l’opération de remédiation de la combe « au tilleul » réalisée en 1995. Elle est constituée d’un silo, dont le fond et les parois sont tapissés d’une membrane constituée par du PEHD soudé, en sandwich entre deux couches de tissu géotextile, le tout recouvert de sable. Le confinement est ainsi assuré. Ces terres ont une activité faible (en moyenne de 1 Bq/g et au maximum inférieure à 10 Bq/g). Le volume concerné est de 8 990 m3. Cette aire de stockage fait l’objet d’une surveillance. Des piézomètres situés en aval permettent notamment d’en assurer la surveillance.

  • La butte du centre de Pierrelatte : cette butte, d’une superficie d’environ 37 000 m2, a été formée au début des années 1960. Entre 1964 et 1977, des tranchées ont été réalisées afin d’y stocker environ 14 000 m3 de déchets comprenant des fluorines issues du traitement de l’uranium et des boues chromatées. Un plan de surveillance de la qualité de la nappe est en place depuis 1998 et une surveillance de l’intégrité de l’ouvrage est mise en oeuvre.

  • La butte de bugey : la présence d’environ 130 m3 de résines échangeuses d’ions (non radioactives selon les critères de l’époque), enfouies entre 1979 et 1984 au droit d’une butte artificielle d’environ 1 million de m3 de remblais, a été mise en évidence en 2005 au cours des premières études d’implantation de l’installation Iceda au sud du site de Bugey. Cette butte est constituée de déblais naturels divers et de déchets non radioactifs issus de la construction des différentes unités de production. La surveillance de la qualité des eaux souterraines de cette zone est assurée par 11 piézomètres répartis autour de la butte.


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