L'immersion des déchets

L’évacuation en mer a été de tout temps un moyen de gestion de tous types de déchets. Les déchets radioactifs n’ont pas fait exception à cette règle. La solution de l’immersion simple de ces déchets était en effet considérée comme sûre par la communauté scientifique car la dilution et la durée présumée d’isolement apportées par le milieu marin étaient jugées suffisantes. C’est ainsi que cette pratique a été mise en œuvre par de nombreux pays pendant plus de quatre décennies, à partir de 1946.

Immersion de déchets radioactifs en mer dans les années 1960

D’abord organisées par les pays producteurs de déchets euxmêmes, les immersions ont été coordonnées par les instances internationales à partir des années 1960. C’est dans ce cadre que la France a procédé à des immersions de déchets radioactifs dans l’Atlantique, en participant aux campagnes organisées par l’AEN en 1967 et 1969. Lors de ces deux opérations, la France a ainsi immergé 14 200 tonnes de déchets radioactifs conditionnés, d’activité totale d’environ 350 TBq, provenant tous du site de Marcoule.

Dès la mise en service du centre de stockage de la Manche en 1969, la France a renoncé à l’immersion pour la gestion de la plus grande partie des déchets radioactifs.

Ce mode de gestion a toutefois continué à être utilisé par la France, jusqu’en 1982, pour les déchets induits par les activités liées aux essais nucléaires en Polynésie française : 3 200 tonnes de déchets radioactifs, d’une activité totale inférieure à 0,1 TBq, ont ainsi été immergées dans les eaux territoriales françaises en Polynésie.


Il faut noter qu’aucune immersion française de déchets radioactifs n’a été pratiquée en Manche : seuls le Royaume-Uni et la Belgique ont utilisé la fosse des Casquets au nord-ouest du Cap de La Hague.